Chicoutimi

L’historienne Russel-Aurore Bouchard

L’histoire du transport en commun fait partie des sujets fascinants qu’elle aborde dans l’ouvrage Chroniques du Saguenay-
Lac-Saint-Jean.

L’histoire en commun
«L’année 1915 sera déterminante. Au mois de janvier, un citoyen de Chicoutimi, Adélard Tremblay […] obtient le privilège exclusif d’établir une ligne d’autobus dans les rues de la ville; avec des concitoyens, il fonde la Cie d’Autobus de Chicoutimi.»

Plus loin, Russel-Aurore Bouchard relate une publicité publiée dans Le Progrès du Saguenay qui explique que les usagers «devront se tenir sur le côté droit de la rue, et faire un signe de la main au chauffeur qui arrêtera le moteur pour leur permettre de monter».

Les années 1920 ont été marquantes dans l’histoire du transport en commun: «Nous sommes à l’époque de la construction des grands barrages.
Le réseau routier connaît un essor extraordinaire et les déplacements en sont facilités d’autant,»

Odilon Crevier fonde la Compagnie d’Autobus et de Taxi Limitée qui établit bureau et terminus à Chicoutimi, au coin des rues Racine et Riverin. Plus exactement au 500 rue Riverin, d’où le nom du Terminus d’Autobus 500 qui sera utilisé jusqu’en 1946 puis déplacé sur la rue Morin.
«Les circuits relient progressivement toute les villes de la région, débordent vers Saint-Siméon puis Québec via Baie-Saint-Paul, jusqu’à ce qu’une première ligne directe Chicoutimi-Montréal par le boulevard Talbot soit inaugurée en 1952,».
Les souvenirs deviennent alors beaucoup plus personnels alors que Mme Bouchard voyait les premiers bus desservir Chicoutimi-Nord.
«Il ne passait que quelques rares autobus par jour et, l’hiver, nous adorions faire du ski-bottine en s’y accrochant, dans des rues où il ne passait jamais d’auto,» se rappelle le Tireur de roches.
«Le bus était déjà le mode de transport de prédilection pour aller à Chicoutimi puisqu’il nous amenait sur la rue Racine où tous les commerces et les services se trouvaient à l’époque.  En 1959, les autobus étaient toujours pleins à craquer tellement ils étaient utilisés. L’arrivée des centres commerciaux, à la fin des années 1960, a obligé toute une restructuration du transport en  commun et un déplacement des lignes.»
Plus tard, à la fin des années 1960, Russell-Aurore Bouchard fréquente le Cégep de Jonquière et voyage en bus à partir de Chicoutimi-Nord, ce qui oblige une gestion du temps serrée. « Il fallait planifier toute sa journée en fonction du transport en commun et même choisir ses cours à des heures qui permettaient de revenir.»
L’ouverture de l’UQAC, en 1969, a été un autre moment charnière qui a amené une évolution marquée du transport en commun au Saguenay. La municipalisation du transport en commun survient en 1978 avec la création de la Commission Intermunicipale de Transport du Saguenay, la CITS.

L’historienne est aujourd’hui témoin d’une certaine époque dans le transport en commun au Saguenay, et gardienne des souvenirs collectifs de son développement.

source:
http://ville.saguenay.ca/fr/media/view/publications/42965_sts-chroniques_quotidien-aurore.pdf