La Cie. d’Autobus Charlesbourg Ltée – permis 55-A

Tous droits réservés: Société d’histoire d’autobus du Québec – Photo: Jean Breton (69-09-21)

La Cie. d’Autobus Charlesbourg Ltée –  Permis 55-A 
Source: Me. Napoléon Beaudet, dernier président de la compagnie.

En 1921, commencent les démarches pour fonder une coopérative de transport entre Charlesbourg et Québec. Après quelques réunions il est décidé de lancer une souscription de 100$ par tête, mais quand vient le temps de souscrire, tout le monde se retire. C’est alors que le Docteur Gustave Beaudet leur dit: Je vais vous prouver que mon idée a du bon sens¨.

Avec son ami des débuts, Georges-Omer Paradis, agent de la Banque, il fonde la Compagnie d’Autobus Charlesbourg qui obtient ses lettres patentes le 25 janvier 1922. Avec un autobus de marque Reo, la Compagnie commence à opérer dès le 8 avril 1922.

Les départs se font de l’église de Charlesbourg jusqu’au Carré Jacques-Cartier à Québec avec un terminus et une gare sur la rue Du Roi. Puisque les chemins ne sont pas entretenus l’hiver, environ 12 chevaux sont gardés dans l’écurie située au Trait-Carré ouest. Deux chevaux tirent ce qu’on appelle un ¨stage¨ qui comprend deux grands bancs sur la longueur; il y a de la paille dans l’allée pour se garder les pieds au chaud. Pour revenir de Québec, les dames restent assises tandis que les hommes descendent et marchent derrière pour donner une chance aux chevaux de monter la côte du Roi. A l’arrivée du printemps, les chevaux sont mis en pension chez les cultivateurs qui s’en servent jusqu’à l’hiver suivant. Après un autobus, il y en a bientôt trois, puis cinq et dix avec l’augmentation de la clientèle.

L’entretien des chemins l’hiver commençant en 1929 élimine les chevaux.
Les autobus ont une porte à chaque banc, des toiles en guise de fenêtres et un faible système de chauffage qui est le tuyau d’échappement courant sur le plancher à l’intérieur jusqu’à l’arrière; on gèle ou on brûle ses claques!
En 1927 la Compagnie inaugure avec Lorenzo Paradis comme chauffeur, la ligne Pont-Rouge, St-Basile et St-Raymond.  Mais, il y a plus urgent que cela: les autobus venant de Loretteville  et allant vers Québec, passent par Charlesbourg et y prennent illégalement des passagers.En achetant les Autobus Léonidas Gagnon, en 1930, la Compagnie met fin à une concurrence qui aurait pu s’avérer dangereuse.
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En 1931, la Compagnie achète la ligne de la Côte-de-Beaupré, soit Québec à St-Joachim appartenant à Jos. Simard. Les troubles commencent car la Québec Railway Light & Power Company transporte des touristes, à bord de ses tramways intérurbains, à Ste-Anne-de-Beaupré pour 3.00$ aller-retour.

La Compagnie commence à donner ce service pour 1.50$ et tout va tellement bien qu’elle achète trois autobus neufs au coût de 25.000$, somme énorme pour le temps. La QRL & PCo. intente alors quatre poursuites subséquentes devant la Régie des Transports laquelle donne raison à Charlesbourg; mais il y a un cinquième procès qui tourne à l’avantage de la QRL & PCo. La Compagnie se voit interdire le service à Ste-Anne de Beaupré et se retrouve en mauvaise posture financière avec une dette de 25,000$ qu’elle ne peut payer. La Banque somme la Compagnie de rembourser, dans les 48 heures, la somme empruntée. Malheureusement pour la Compagnie, un directeur de la Quebec Power se trouve aussi directeur de la Banque. Il faut donc trouver en vitesse les 25,000$.
Les amis se cotisent: Frank Byrne, madame Leclerc et quelques autres réussissent à former la somme suffisante pour rembourser la Banque; c’est alors que Georges-Omer Paradis est sorti de son bureau par la direction de la Banque qui convoque les déposants pour leur demander si des pressions ou sollicitations ont été faites par lui pour obtenir de l’argent. Le Docteur Beaudet, exaspéré par le fait que la Quebec Power lui suggère de faire faillite, bondit devant cette attitude de la Banque et charge Me Ephraim Bédard de leur réclamer 100,000$ en dommages. Note: Les deux associés  avaient personnellement endossé la dette de la Compagnie.

Le miracle se produit: la Banque écrit une longue lettre pour s’excuser et réinstalle Monsieur Paradis dans son poste à la Banque. Note: Georges-Omer Paradis est demeuré co-propriétaire de la Compagnie jusqu’en 1949; il a été gérant de la succursale de la Banque Canadienne Nationale de Charlesbourg de 1915 à 1948. Il est décédé le 22 février 1953.
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Nous sommes en 1932 et le Docteur Beaudet fut bien des nuits sans dormir, lui qui avait perdu son épouse en 1929. C’est la crise économique; il est donc décidé en 1933, de vendre à la Quebec Railway la ligne de Ste-Anne de Beaupré, ainsi que deux des autobus neufs.

La publicité dans le journal L’Action Catholique du 7 mars 1931, annonce: Aux citoyens de la Côte-de-Beaupré, voyagez avec nos autobus RED LINE. A part le plus parfait confort et sécurité absolu, vous avez l’avantage D’ARRETER A VOTRE PORTE. Pas d’ennui de traîner vos paquets sur de longues distances à pied. Note: à plusieurs endroits, le tramway de la Quebec Railway passait à un demi-kilomètre du chemin Royal ou se trouvaient toutes les résidences par lequel passait les autobus.
Une autre publicité parue dans le journal L’Action Catholique du 16 avril 1931: Avis à Messieurs les Curés et aux Directeurs de Collèges: demandez nos prix pour vos pèlerinages à Ste-Anne et pour excursions, etc. Voyez sur la Place Jacques-Cartier, nos grands et confortables autobus RED LINE.

La station de radio CHRC publie dans le journal Le Soleil du 23 juillet 1932, son horaire du lundi: 12.00 pm (midi), programme de la Cie d’Autobus de Charlesbourg.
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En 1935, l’ouverture du Jardin Zoologique à St-Pierre de Charlesbourg (devenue Orsainville en 1949 puis fusionnée à Charlesbourg en 1976), apporte une nouvelle clientèle qui permet à la Compagnie de voir enfin le bout du tunnel.Graduellement, le service est prolongé de la côte St-Pierre jusqu’au Zoo et ensuite jusqu’à Notre-Dame des Laurentides.
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Le journal L’Action Catholique du 3 mars 1938 rapporte une rude collision sur le chemin de Loretteville, survenue à 8h45, entre l’automobile de M. Georges Bouchard et un autobus Québec-Charlesbourg-Loretteville, à St-Ambroise deLoretteville. La brume fut la cause de l’accident, d’après le chauffeur de l’autobus, M. Ernest Therrien. Il venait à peine de démarrer lorsqu’il aperçut à une centaine de pieds en avant de lui une auto qui arrivait dans sa direction. Les deux appliquèrent les freins mais ne purent arrêter en temps et entrèrent violemment en collision. M. Bouchard reçut un choc douloureux sur la tête et fut soigné par le Dr. Gustave Beaudet de Charlesbourg. Les deux véhicules furent passablement endommagés.
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Le 15 juillet 1938, permis pour Notre-Dame-des-Laurentides.
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En 1939, la guerre crée le rationnement de l’essence et des pneus. Cette période se traduit par une augmentation de la clientèle du Jardin Zoologique et des skieurs pour le Lac Beauport. Il y a aussi le Camp Valcartier ou des milliers de soldats sont cantonnés. Autobus Fournier a l’exclusivité du service mais, ne pouvant suffire à la tâche, fait appel à la compagnie d’autobus de Charlesbourg. Parfois, des trains entiers arrivent à la Gare du Palais et il faut transporter rapidement les milliers de soldats au Camp Valcartier. Le rationnement s’applique aux autobus et rend très difficile l’achat d’autobus neufs. L’autobus no. 37, construit chez Prévost, est réquisitionné par l’armée et il faut toute la diplomatie et l’influence du Docteur Beaudet pour l’obtenir du Contrôleur fédéral du Transport, M. Archambault.

M. Sydney McCune, maire de Stoneham, a le contrat de la Donnacona Paper pour transporter les bûcherons dans le Parc National des Laurentides et utilise un autobus et deux taxis à cet effet. Ses employés ont l’habitude de prendre des passagers de Québec vers le Jardin Zoologique et Notre-Dame desLaurentides. Pour éviter des conflits avec un ami personnel, le  dr.Beaudet décide d’acheter l’entreprise de Monsieur McCune, en 1943.
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La ligne de St-Raymond est vendue à Autobus Fournier Ltée. en 1945.
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En 1947, M. Georges-Omer Paradis cède ses intérêts dans la Compagnie aux autres actionnaires. Sous les conseils de nouveaux vérificateurs, une réorganisation est effectuée incluant un changement de banque, une nouvelle marge de crédit, l’engagement d’un gérant, (M. Roger Larochelle), une nouvelle comptabilité; bref un redressement complet de l’entreprise.

Le 18 mars 1947, une soudure sous un autobus déclenche un incendie qui détruit le garage de réparations et d’entretien de toute la flotte. Les pompiers de la Ville de Charlesbourg passent tout droit et doivent revenir sur leurs pas ne sachant pas ou est situé le garage! Après le feu, Me Napoléon Beaudet se voit confier l’entreposage et la gestion des billets. ¨Juste pour quelques jours, le temps de se réorganiser, lui dit son père¨; ces quelques jours ont duré au-delà de quinze ans. Le feu a causé la perte de deux autobus et de 35,000$ d’équipement. Les fournisseurs se montrent généreux et remplacent en un temps record ce qui manque et accordent un délai et des conditions de paiement raisonnables.
A ce moment, les parcours sont les suivants:

1- Québec – Charlesbourg.
2- Québec – Charlesbourg – St-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette (Loretteville).
3- Québec – Charlesbourg – Notre-Dame des Laurentides.
4- Québec – Charlesbourg – Jardin Zoologique – Lac Beauport.
5- Québec – Charlesbourg – Tewkesbury – St-Adolphe.
Québec – Charlesbourg – Stoneham jusqu’à la résidence de T.Soucy, via la route no. 54.
Québec – Camp no. 12 dans le Parc des Laurentides pour les employés du Ministère de la Voirie.
Le terminus nord du parcours no. 1 se trouve à l’Hôtel Vatel Laurentide à l’intersection du boul. Henri-Bourassa et du futur boul. Mathieu.
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Le 26 avril 1948, la Régie autorise la Compagnie à utiliser le nouveau chemin construit dans la paroisse de Charlesbourg-Ouest, à proximité de la côte Pagé, en donnant son service entre Québec et Loretteville. Note: il s’agit de l’actuel boul. Bastien, entre l’actuel boul. Pierre-Bertrand et l’actuel boul.Chauveau, pour éviter de longer les carrières.
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En 1950, la Compagnie achète des terrains à Québec à l’angle Dorchester-Du Roi pour y aménager un stationnement, un terminus, une salle d’attente, trois caissiers pour les billets et un restaurant, ce qui permet de quitter la Place Jacques-Cartier.Les dirigeants de la Compagnie avait refusé en 1947, de  joindre la nouvelle Gare Centrale d’Autobus située sur le boul. Charest, au coin de la rue Caron.
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En 1951, la Compagnie est autorisé à prolonger son service dans les limites de Loretteville comme suit: De l’intersection des rues Cook et Verret  jusqu’à l’intersection de la rue Ste-Marie en passant par la côte communément appelée Onésime, la rue Ste-Marie jusqu’à l’intersection de la rue Racine, de l’intersection de la rue Racine jusqu’à l’intersection de la rue Verret. Les taux pour Québec seront plus élevés que ceux de Loretteville – Québec.
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Le 15 juillet 1956, nouvelle tarification en vigueur pour Stoneham.
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Le 18 avril 1957, la Régie oblige la Compagnie à circuler sur la 6e Avenue est, entre la 45e Rue et la 32e Rue est. Note: la 45e est l’actuel boul. Louis XIV et la 32e est devenue la 70e est.
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En mars 1958, la Compagnie achète le permis des autobus de Château-Bigot, sans les autobus, et crée la route no 6.
En 1958, nouveau permis: De l’intersection de l’ave des Erables et du boul. St-Cyrille (boul. René-Lévesque) au Lac Beauport et retour; service opéré les dimanches et jours de fêtes pour le bénéfice des skieurs durant la saison seulement.Le 26 avril 1958, nouveau permis: Voyages à charte-partie dans la Province de Québec, de la Cité de Québec aux frontières du Nouveau-Brunswick, d’Ontario et à celles des Etats-Unis et retour.
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En septembre 1960, nouvelle augmentation des taux.
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En 1962,création de la route no. 7 – Charlesbourg-Ouest (Ste-Maria-Goretti via la 3ième Avenue ouest).
Le 27 décembre 1962, la Régie autorise la majoration des taux pour les écoliers voyageant dans les limites de 2 zones, de 10 billets pour 45c à 10 billets pour 60c.
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Le 7 février 1964, la Régie autorise l’émission du permis suivant: Service d’autobus distinct dans le quartier de la Terrasse Bon-Air (nouvelle route no. 8), via St-Rodrigue et St-Jérôme-de-l’Auvergne.
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Le 31 décembre 1965, le service de Loretteville se prolonge dans le quartier Neufchatel.
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Encore une fois, le 22 juin 1966, nouvelle augmentation des taux.

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1966 =
Les parcours suivants sont en service =

1- Charlesbourg.
2- Loretteville,
3- Lac-Clément,
4- Lac-Beauport,
5- Stoneham,
6- Charlesbourg-Est,
7- Charlesbourg-Ouest,
8- Terrasse Bon-Air.
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En 1967, création de la route no. 9 – Orsainville (service local distinct des routes nos. 3, 4 et 5).
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Le 7 août 1968, à l’âge de 82 ans, décède le docteur Gustave Beaudet, président-fondateur de la Compagnie. Son fils Napoléon le remplace à la présidence le 13 septembre 1968.
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Le 7 mai 1969, autre augmentation des tarifs.
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M. Roger Larochelle, gérant depuis 1947, quitte la Compagnie, en 1970.
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Le 1er juin 1971, La Cie d’Autobus de Charlesbourg Ltée est expropriée par la nouvelle Commission de Transport de la Communauté Urbaine de Québec, incluant 35 autobus. Les neuf routes de Charlesbourg deviennent les parcours nos. 31 à 39, de la CTCUQ.
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Voici quelques anecdotes racontées par Me. Napoléon Beaudet:1- Un jour; un chauffeur de Loretteville freine un peu trop brusquement et madame Bégin, debout dans l’allée, s’avance pour descendre. Elle tombe, se cogne le genou sur la boîte à billets et en fait le reproche au chauffeur qui lui répond: Madame, quand on est trop vieille pour voyager, on reste chez-soi¨; ces mots sont rapportés au président qui, dès le lendemain, remercie ce chauffeur de ses services.2-Un jour; un couple de Belges avec deux enfants prend l’autobus, un dimanche, pour le Jardin Zoologique. Rendus à destination, ils oublient sur le banc leurs passeports, leurs billets et chèques de voyage. Le chauffeur, suivant l’usage, vérifie jusqu’à l’arrière et trouve le tout qu’il rapporte au terminus. Quelle joie lorsque le caissier leur remet le tout!3- Un jour; une dame irlandaise de St-Gabriel de Valcartier veut prendre l’autobus pour Château-D’Eau (Note: quartier de Loretteville) ou l’attend son taxi. Cette dame énorme ne peut lever la jambe assez haut à cause de la marche. Comme elle pleurait, monsieur Therrien cherche une marche et, n’en trouvant pas, prend un tiroir de son bureau et avec l’aide du chauffeur réussit à la hisser dans l’autobus.4- Autant que possible, la Compagnie engage du personnel résident à Charlesbourg, Loretteville ou Notre-Dame des Laurentides. Note: Loretteville et N-D des Laurentides ont été fusionnées à Charlesbourg en 1976, et Charlesbourg a été fusionnée à Québec en 2002.L’apprentissage se fait sur l’autobus avec un chauffeur expérimenté. Un système de récompense s’établit comme suit: à la fin de l’année, le chauffeur n’ayant pas eu d’accident reçoit un bonus et un insigne attestant le nombre d’années sans accident. Certains chauffeurs parcourant plus de 100,000 milles (160,000 km) par an réussissent à atteindre dix et quinze ans sans accident. Quand on pense à l’état des routes entre Charlesbourg et Loretteville; par exemple, il y avait 17 courbes à angle droit!!! Et que penser de la conduite sur cette route en hiver???5- La Compagnie a engagé deux personnes exceptionnelles: Alexandre Beaulieu et Ernest Therrien. M.Beaulieu, originaire du Lac St-Charles (fusionnée à Québec en 2002) est un mécanicien hors-pair. C’est lui qui bâtit, à partir d’un chassis d’autobus, une remorqueuse-dépanneuse puissante qui sert aussi de charrue à neige. Dans les années 30, il arrive rarement que le service soit interrompu par les tempêtes; dès qu’un autobus reste pris, la charrue va le chercher afin qu’il couche à la chaleur et soit prêt pour le lendemain. La neige bloque toujours aux mêmes endroits: chez Carmichael au bas du village et à l’école de Charlesbourg-Ouest (Note: fusionnée à Québec en 1976 et devenue le quartier Lebourgneuf).En juillet 1946, M. Paradis et Pierre Garon, vont acheter six autobus usagés de la compagnie Short Line à Newport au Rhode Island. Il y a sept personnes pour ramener les autobus au Canada. Un franco-américain à l’emploi de cette compagnie les regarde avec pitié en disant: ¨vous ne ferez pas 100 milles (160 km) avec ça!¨ Il a raison; les moteurs et les radiateurs sont trop petits. M. Beaulieu décide de prendre le plus de pièces possible au cas ou. Les moteurs chauffent tellement qu’il faut rouler la nuit car il fait trop chaud le jour. Rendus à la douane, à Lacolle, tout le stock de pièces est saisi n’étant pas inscrit sur le permis d’importation. Ce fut une fête à l’arrivée au Pont de Québec ou attendaient les autorités et amis de la Compagnie. Le lendemain, on réalise que les autobus ne peuvent rouler tel quel. M.Beaulieu dit au Docteur Beaudet: ¨Autorisez-moi à dépenser 1,000$ pour faire un essai¨; il remplace le petit moteur REO par un moteur WHITE plus fort et installe un radiateur plus gros. Un vrai miracle, le problème est réglé.Ernest Therrien, originaire de St-Emile (fusionnée à Québec, en 2002), a été chauffeur des autobus Léonidas Gagnon, de Loretteville. Un jour, au volant d’un autobus Gotfredson no. 13, il part de Loretteville à 6h00 avec un groupe d’ouvriers. En haut de la côte du Roi, il arrête, car le train n’est pas passé et la côte est glacée. Les passagers s’impatientent craignant d’arriver en retard. L’autobus repart et la cloche se met à sonner. L’autobus descend en traîneau jusqu’à la voie ferrée; le chauffeur garde son sang-froid et engage l’autobus à droite dans un bout de chemin le long de la voie ferrée. ¨Remerciez le bon Dieu que le devant ait pris, sans celà on se faisait couper en deux¨. En 1947, monsieur Therrien devient inspecteur en charge de tous les chauffeurs. Le Docteur Beaudet, qui connaît ses hommes, voit juste.Ernest Therrien ne sait ni lire ni écrire mais possède un jugement extraordinaire et une mémoire hors pair. Par un gros dimanche de ski ou de zoo, il peut vous dire à la seconde près ou se trouve chacun des autobus et quel chauffeur le conduit! Il a établi un réseau d’informations par téléphone pour connaître l’état des chemins lors des tempêtes avant de décider de continuer ou d’interrompre le service.6- La Compagnie fait du transport scolaire et les enfants apprécient de s’assoir dans des autobus bien chauffés alors que d’autres compagnies laissent leurs autobus dehors, la nuit.7- Le chauffage des garages permet aux autobus qui entrent plein de neige le soir, d’en ressortir  dégagés le lendemain.8- La régularité du service est telle que bien des femmes à la maison ajustent leurs horloges en voyant passer l’autobus.9- La Compagnie a établi un système de bonus que perd le chauffeur en retard ou responsable d’un accident.10- Il importe que toutes les recettes parviennent au bon endroit; la Compagnie a établi un système de surveillance secret et le chauffeur fautif est immédiatement remercié.11- Chaque chauffeur, autant que possible, a son autobus à lui et chaque autobus possède un numéro et un dossier d’entretien. Le Docteur Beaudet a envoyé son fils, Claude, chez Voyageur pour étudier le système ou toute l’histoire de l’autobus est consignée et basée sur le millage parcouru. Il est facile par exemple, de déceler le chauffeur freinant toujours en catastrophe par l’usure prématurée des freins.12- Les autobus sont divisés en deux groupes: Les autobus de ligne et les spéciaux ou extras. Sur chaque autobus de ligne, deux chauffeurs sont affectés alors que les autobus extra appartiennent à un chauffeur qui le surveille, en prend soin et rapporte au garage toute réparation à faire.13- Dans chaque autobus, le crucifix règne à l’avant et il est interdit de fumer, cracher et blasphémer. Note: les crucifix ont été enlevés par la CTCUQ en 1971 pour uniformiser la flotte.14- Aux heures des travaillants, il arrive parfois qu’un passager ivre devient trop bruyant ou grossier envers les dames. Il est expulsé par la police ou le chauffeur. Il peut  être mis sur la liste noire et tous les chauffeurs sont avertis de l’ignorer jusqu’à amende honorable.15- Dès les premières années, un chèque de 50$ est fait à l’ordre de l’épouse de l’employé qui donne naissance à un enfant.16- La salle d’attente au Carré Jacques-Cartier puis au terminus Dorchester, coin Du Roi, joue un grand rôle auprès de la clientèle; celle-ci peut s’assoir, téléphoner, attendre le départ, entreposer ses paquets.17- La Compagnie, par l’excellence de son service, contribue à développer tout le nord de Québec pendant que Giffard et Beauport périclitent. On construit à Charlesbourg et Loretteville à cause du bon service de transport.

18- En 1922, le ski est à peine pratiqué; la Compagnie commence à transport des skieurs à Notre-Dame des Laurentides, puis les frères Plamondon commencent à opérer au Lac Beauport.Note: ils ont fondé le Carnaval de Québec, en 1955.Au début, les skieurs transportent leurs skis au lieu de les entreposer au Lac. Chaque autobus est équipé d’une boîte à l’arrière pouvant contenir les skis de tous les passagers. Malgré l’absence de système d’identification, rares sont les vols. Un incident cocasse: un autobus arrive au terminus sans boîte de skis; ayant pris un cahot trop vite, la boîte s’est décrochée et a atterri dans la rue avec tous les skis. Des occasionnels sont engagés les fins de semaine pour s’occuper des skis. Parmi eux, M. Edouard Parent, autrefois cultivateur à l’Auvergne, a gardé son langage de la marine et un jour au Manoir St-Castin (Lac Beauport), alors que l’autobus finit de se remplir, il crie au préposé aux skis à l’arrière ¨Amarrez¨ à la grande joie des clients.Certains beaux dimanches de printemps, les voyages de ski (en partant de Québec) commencent vers 9h00 et se terminent vers 14h30 dus à l’affluence de la clientèle. Les autobus transportent les skieurs et leurs skis pour 0.60$ aller-retour du Carré Jacques-Cartier au Lac Beauport et de 0.75$ aller-retour de la Jonction de Sillery et du Palais Montcalm.

19- Tous les membres du clergé et des communautés religieuses bénéficient d’un laisser-passer annuel en retour des prières qui évitent bien des accidents; en 50 ans, pas un seul piéton tué, pas d’accident grave malgré un kilométrage impressionnant alors que chaque autobus parcoure au delà de 160,000 kilomètres par année.

20- En 50 ans, il n’y a pas eu de grève; il n’y a pas de syndicat de l’extérieur et les employés élisent leurs officiers. Le climat des relations de travail est bon.
Chaque année, un banquet réunit tous les employés et leurs épouses et on signale les progrès de la Compagnie et distribue les récompenses.

21- La Compagnie effectue des excursions avec des groupes, d’abord aux alentours  puis en dehors de la province et même aux Etats-Unis C’est ainsi que Charles Paradis et Paul-Emile Fleury trouvent leur vocation après avoir été chauffeurs d’autobus. Certains groupes ont même leur chauffeur favori, réservé d’une année à l’autre, tels Alphonse Denis et Antonio Chevanel.

22- Le Docteur Beaudet décède en 1968; il a été gouverneur du Collège des médecins pendant 25 ans, il a fondé l’Association des propriétaires d’autobus du Québec dont il fut président pendant 25 ans et fut un des fondateurs de l’hôpital St-François d’Assise.

23- Avant 1930, l’entretien des chemins d’hiver est donné à contrat par les municipalités. Le travail se fait par des chevaux avec grattes et des rouleaux pour durcir la neige. Après quelques jours, il faut passer le couteau pour éliminer les cahots. Les rencontres sont balisées avec des sapins. Au printemps, on ouvre les chemins avec une énorme traîne en bois faite en charrue avec des lames de métal et tirée par une quinzaine de chevaux. On part de l’hôtel LeVatel (Note: emplacement de l’actuelle Pharmacie Jean-Coutu, coin boul. Henri-Bourassa et boul. Mathieu) jusqu’en bas de la voie ferrée; un spectacle réunissant les meilleurs attelages de la paroisse. On termine le soir par une veillée chez l’un des employés en prenant un petit coup!

24- En 1969, les journaux parlent d’une fusion des trois principales compagnies de transport: Québec-Autobus Ltée, Autobus Fournier Ltée et La Cie. d’Autobus de Charlesbourg Ltée. Le maire Lamontagne de Québec pousse sur le projet et le journal Le Soleil rêve d’une seule gare et d’une seule compagnie d’autobus.
La C.S.N. réunit en pleine nuit les employés de Charlesbourg et obtient leur signature en leur disant qu’advenant la fusion, ils perdraient leur ancienneté, n’étant pas syndiqués. La Compagnie entreprend contre la C.S.N. deux procès: un pour activité syndicale et l’autre pour contestation de la demande d’accréditation. Le Tribunal du travail donne raison à la Compagnie sur les deux procès. Le gouvernement de l’Union Nationale décrète la formation  de la Communauté Urbaine de Québec dont un des mandats est la création de la Commission de Transport de la Communauté Urbaine de Québec en date du 1er janvier 1970. La Compagnie, en excellent état financier, est expropriée pour le tiers de sa valeur réelle et accepte afin d’éviter un procès devant le Tribunal d’expropriation. Le 1er juin 1971, la CTCUQ prend possession de la Compagnie, de tous ses actifs et de son personnel.

25- Avant 1953, la plupart des autobus sont fabriqués chez Eugène Prévost de Ste-Claire; Eugène Prévost, autodidacte, a fondé l’entreprise Prévost connue aujourd’hui dans toute l’Amérique du Nord. Cet homme, que l’on peut comparer à Bombardier, et qui a été mis en faillite d’une façon très suspecte est décédé pauvre et malade.

26- L’histoire de la Compagnie d’Autobus de Charlesbourg, c’est l’histoire d’une autre époque que plusieurs considèrent comme une époque heureuse, l’âge d’or de notre civilisation.

Note: les 26 extraits viennent d’une conférence prononcée le 24 septembre 1986 par Me Napoléon Beaudet, dernier président de la Compagnie.
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Voici la description des routes en vigueur, le 31 mai 1971 =

1- CHARLESBOURG
Québec: rue Du Roi, rue de la Couronne, rue Dorchester, Pont Drouin, 1 ère Avenue.
Charlesbourg: 1ère  Avenue, boul. Henri-Bourassa, boul. Mathieu, ave. Ampleman, boul.  Jean-Talon Est.
Orsainville: boul. Du Jardin, rue de Lorraine, boul. Jean-Talon Est, rue de la Moselle, ave de Nantes, boul. Jean-Talon Est, ave Des Platanes, rue Savoie, rue Cantal, boul. Du Jardin et retour à Québec via boul. Henri-Bourassa et 1 ère Avenue.

2- LORETTEVILLE
Québec, rue Du Roi, rue de la Couronne, rue Dorchester, Pont Drouin, 1 ère Avenue;
Charlesbourg: 1ère Avenue, 80e Rue Ouest (actuel boul. Louis XIV);
Charlesbourg-Ouest: boul. St-Joseph (actuel boul. Louis XIV), Côte Ste-Claire (actuel boul. Pierre-Bertrand), côte des Erables et rue St-Bonaventure (actuelle Chauveau);
Neufchatel: rue St-Bonaventure, ave St-Charles, boul. Bastien.
Loretteville: quartier du CAP; rues Racine et  Verret.
quartier BELLEVUE: ave De l’Hôpital, rue Durand, ave Caron, rue Fortier,  des Ursulines, St-Louis, de l’Hôpital et Racine.
quartier CHATEAU D’EAU: boul. Valcartier, boul. des Etudiants, rue Charles-Garnier, ave du Golf, rue de l’Hôpital et rue Racine.

3- N-D- des LAURENTIDES-LAC CLEMENT
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Dorchester, Pont Drouin, 1 ère Avenue;
Charlesbourg: 1ère Avenue, ave Isaac-Bédard, boul. Henri-Bourassa;
Orsainville: boul. Du Jardin, ave Du Zoo;
N-D-des-Laurentides: ave. Notre-Dame, rue Pelletier et Lac Clément.

4- LAC BEAUPORT
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Dorchester, Pont Drouin, 1 ère Avenue;
Charlesbourg: 1ère Avenue, boul. Henri-Bourassa;
Orsainville: boul. Du Jardin, ave Du Zoo;
N-D-des-Laurentides: rue Notre-Dame, Côte Bédard, boul. Du Lac;
Lac-Beauport: boul. Du Lac, Le Relais, Manoir St-Castin, Château-du-Lac, boul. Du Lac nord et ave Montclair.

5- ST-ADOLPHE
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Dorchester, Pont Drouin, 1 ère Avenue;
Charlesbourg: 1ère Avenue, boul. Henri-Bourassa;
Orsainville: boul. Du Jardin, ave Du Zoo;
N-D-des-Laurentides: ave Notre-Dame, boul. Talbot;
Stoneham: boul. Talbot, 1 ère rue, Centre de ski;
St-Adolphe: boul. Talbot, rue St-Edmond.

6- CHARLESBOURG-EST
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Pont Drouin, 1ère Avenue, 18e Rue, boul. Henri-Bourassa;
Charlesbourg: boul. Henri-Bourassa, 3e ave Est, 78e Est, boul. Henri-Bourassa, 80e Est;
Charlesbourg-Est: boul. St-Charles-Borromée, ave Bourg-Royal et Château-Bigot.

7-  CHARLESBOURG-PLATEAU DUBERGER
Québec: Rue Du Roi, De la Couronne, Dorchester, Pont Drouin, 1ère Avenue;
Charlesbourg: 42e Rue Ouest, 3e ave Ouest, 76e ave Ouest, ave Doucet, ave Verchères, boul. Cloutier, ave de Laval, boul. Jean-Talon ouest, ave des Longchamps, 94e rue Ouest et ave Lavoie.

8- CHARLESBOURG-ST-JEROME
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Dorchester, Pont Drouin, 1ère Avenue;
Charlesbourg: 41e rue Est, 4e ave Est, 47e rue Est, rue De Nemours, ave De Gaulle, rue Orléans, ave Beaumont, De Sologne, De Brunoy, 10e ave Est, 60e rue Est, 7e ave Est, 70e rue Est, 3e ave Est, 79e rue Est, 10e ave Est, 80e rue Est, boul. Mathieu et Place Beau-Site.

9- ORSAINVILLE
Québec: rue Du Roi, De la Couronne, Pont Drouin, 1ère Avenue;
Charlesbourg: 1 ère ave, boul. Henri-Bourassa;
Orsainville: boul. Du Jardin, rue Des Pruches, ave Des Platanes, rue Des Roses, ave des Tulipes, rue Des Glaieuls et ave Des Oeillets

NOTE: les autobus n’affichaient aucun numéro de route; des cartes d’appoint étaient placées dans le pare-brise.
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Description de la flotte d’autobus:

La Cie. d’Autobus de Charlesbourg Ltée –  25 janvier 1922 au 1er juin 1971 =

1922-1947 = rouge et gris.
1947-1953 = jaune, orange et noir.
1953-1971 = jaune et orange.
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1- Reo – 6 fenêtres – 1922.
2- ??? – 6 fenêtres – 1922.


1 ou 2 – Photo: famille Beaudet, Charlesbourg, vers 1922

3- ??? – 5 portes – 1924.
4- ??? – 5 portes – 1924.
5- ??? – 5 portes – 1924.
6- ??? – 5 portes – 1925.
7- taxi.
8- taxi.
9- taxi.

10 – aucune information.
11 – Gotfredson – 1926.
12 – aucune information.
13 – Gotfredson – 8 portes – 1926.
14 – Prévost – 1927.
15 – détruit par le feu en 1930.
16 – ??? – 5 portes.
17 – ??? – 7 fenêtres – 1928.
18 – ??? – 6 fenêtres – 1928.
19 – ??? – 5 fenêtres – 1929.

20 – ??? – 5 fenêtres – 1929.
21 – Prévost – 7 fenêtres – 1929.
22 – Reo – 1635 – 29s – 1931 – Neuf.
23 – Reo – 1677 – 29s – 1931 – Neuf.

NOTE : d’après les Archives, les nos. 22 et 23 ont été vendus à Quebec
Railway – 322 et 323, en 1933, inclus avec le permis Québec-St-Joachim.
Cependant, une photo non-datée qui semble avoir été prise vers 1940 montre
le no. 23 au terminus de Québec. Y a-t-il eu un deuxième no. 22 et 23?


23 = Photo: Photo Moderne, terminus de Québec, vers 1940 (chauffeur: Omer Launières)

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24 – ??? – 7 fenêtres – 29s -1931.
25 – Prévost – 7 fenêtres – 29s – 1931.

26 – Fitzjohn – Brantford – 8 fenêtres – 27/29s – 1938 – Neuf – modifié par Prévost, en décembre 1940.
27 – Fitzjohn – Brantford – 8 fenêtres – 27/29s – 1938 – Neuf – modifié par Prévost, en décembre 1940.

28 – Prévost – Reo – 2L445377 – 29s – 1938 – Neuf – retiré en 1948.
29 – Prévost – Reo – 2L445611 – 29s – 1938 – Neuf – rebuts en mai 1948.

30 – Prévost – Reo – 2L445612 – 29s – 1938 – Neuf – retiré en 1948.
31 – Prévost – Reo – 7 fenêtres – 29s – 1938 – Neuf (?) – rebuts à Lévis, en juillet 1949.
32 – Prévost – Reo – 2L445532 – 29s – 1939 – Neuf – retiré en juillet 1948.
33 – Prévost – Reo – 2L445533 – 29s – 1939 – Neuf – retiré en 1948.

NOTE : les autobus nos 1 à 25 inclus et 28 à 33 inclus ont un moteur en
avant non-couvert; les autobus 26 et 27 ont été livrés avec un moteur à
l’avant non-couvert et les autobus 34 à 45, 52 à 61 et le 64 ont un moteur
à l’avant à l’intérieur de la carrosserie.
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34 – Prévost – White – 21445377 – 37s – 1940 – Neuf – retiré en 1951.


34 = Photo: Photo Moderne (?), garage de Charlesbourg, vers 1940 (chauffeur: Adrien Dion)

35 – Prévost – White – 706M-1225853 – 37s – 1941 – Neuf ; vendu Montmorency – 23 en septembre 1955.
36 – Prévost – White – 12211120 – 37s – 1942 – Neuf.
37 – Prévost – White – 12242288 – 37s – 1942 – Neuf ; vendu Patro de Charlesbourg en 1958.
38 – Prévost – White – 12248524 – 37s – 1944 – Neuf.
39 – Prévost – Reo – 21445377 – 30s – 1937 – Ex. Autobus McCune, Stoneham, le 01-10-1943 ; vendu Montmorency en sept. 1947.

40 – Prévost – White – 122316610 – 37s – 1945 – neuf.
41 – Prévost – White – 122316630 / P-402 – 37s – 1945-05-31.
42 – Reo – 96-HTD – 6965 – 33s – 1945-10-22.


42 = Photo Moderne (?), garage de Charlesbourg, vers 1946

43 – Reo – 96-HTD – 7365 – 33s – 1945-10-22,
44 – Prévost – White – 319930 / P-403 – 37s – 1945-06-21.
45 – Prévost – White – 322563 / P-426 – 37s – 1946-06-20 ; vendu Camille Giroux, Laval en nov. 1958.

46 – Reo – 56-TD – 6151 – 34s – 1942.


46 = Photo: Paul A. Leger, terminus de Québec (1949-07-01)

47 – Reo – 56-TD – 6152 – 34s – 1942.
48 – Reo – 56-TD – 6153 – 34s – 1942.
49 – Reo – 56-TD – 6154 – 34s – 1942.
50 – Reo – 56-TD – 6155 – 34s – 1942.
51 – Reo – 56-TD – 6156 – 34s – 1942.

NOTE = 46 à 51 – Ex. Short Line, Newport, R.I. en juillet 1946; remplacés par # 69 à 73.
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52 – Prévost – White – 12248749 / P-435 – 37s – 1946 – ex. Montmorency en sept. 1947 ; en échange du # 39.
53 – Prévost – White – 12210739 / P-431 – 35s – 1947-07-16; retiré en 1957.
54 – Prévost – White – 12210741 / P-482 – 35s – 1947-10-13 ; retiré en 1962.
55 – Reo – Flying Cloud – 110A101-11801 – 29s – 1939 – ex. Autobus J.B.A. Desnoyers le 27-11-1947; retiré avant 1951.


55 = Photo: famille Beaudet, Place Jacques-Cartier, 1947 (chauffeur: Noble McCune)

56 – Mainguy – White – 12240749 – 42s – 1944 – ex. Autobus J.B.A. Desnoyers le 27-11-1947; retiré en 1952.

NOTE = 56 a une carrosserie en bois fabriquée par le garage Mainguy avec chassis et moteur White.


56 = Photo: famille Beaudet, garage Charlesbourg, 1947
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57 – Prévost – White – P-499 – 37s – 1947 – ex. Les Alouettes de Québec en octobre 1948; retiré en 1962.
58 – Prévost – White – P-449 – 37s – 1947 – retiré en 1962.
59 – Prévost – White – 9 fenêtres – 37s – 1947 – retiré en 1962.
60 – Prévost – White – P-491 – 37s – 1947 – vendu Patro Charlesbourg, en juin 1960.

NOTE = 58-59-60 ont été achetés des Autobus Lac Frontière, le 13-10-1948.

Notes =
ces autobus ont été achetés chez Roméo Tanguay, de St-Philémon, en novembre 1948. Ils étaient lettrés “Québec-Lac Frontière”

avec le nom de E. Baillargeon, prop. Il est à noter que Eugène Baillargeon avait transféré son permis à Roméo Tanguay, en 1944.
En 1948, la liste des autobus Charlesbourg mentionne que ce sont des 1947. Etrange qu’en 1947, ils aient été lettrés E. Baillargeon,
3 ans après que le permis ait été transféré à Roméo Tanguay (???). En 1962, ces autobus ont été remplacés par les nos. 90 à 93.
Le no. 60 a été vendu au Patro de Charlesbourg.
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61 – Prévost – Intercité – P-012-487-47 – 33s – 1947-10-14 – retiré en 1963.
62 – Prévost – Citadin – P-076-1028-50 – 41s – 1950 – Neuf ; vendu Fournier – 88 en nov. 1967.
62 = Photo: famille Beaudet, Charlesbourg, vers 1947
63 – Prévost – Citadin – P-087-1042-50 – 41s – 1950 – Neuf ; vendu Dupont – 64 en 1966.
64 – Prévost – Intercité – P-068-596-50 – 41s – 1950 – Neuf ; vendu Fournier – 5372 en 1953.
65 – Prévost – Citadin – P-106-1058-50 – 41s – 1950 – Neuf ; vendu Dupont – 68 en 1968.
66 – Prévost – Citadin – P-107-1059-50 – 41s – 1950 – Neuf;  vendu au Lac St-Jean en 1965.
67 – Prévost – Citadin – P-132-1084-52 – 39s – 1952 – Neuf; vendu Dupont – 66 en 1968.
68 – Prévost – Citadin – P-133-1085-52 – 39s – 1952 – Neuf; vendu Fournier – 89 en nov. 1967.69 – GMC – TDH-3612 – 1889 – 39s – 1952 – Neuf en octobre ; vendu Saguenay – 6501 en nov. 1967.
70 – GMC – TDH-3612 – 1890 – 39s – 1952 – Neuf en octobre ; vendu Saguenay – 6502 en 1968.
71 – GMC – TDH-3714 – 064 – 39s – 1953 – Neuf en octobre ; vendu Lévis – 71 en octobre 1970.
72 – GMC – TDH-3714 – 065 – 39s – 1953 – Neuf en octobre ; vendu Saguenay – 6503 en nov. 1967.
72 – Photo: Paul A. Leger – terminus de Québec (1965-09-10)
73 – GMC – TDH-3714 – 091 – 39s – 1953 – Neuf en novembre ; vendu Lévis – 73 en 1970.
74 – GMC – TDM-4515 – 045 – 41s – 1954 – Neuf en mai; CTCUQ – 74.
74 – Photo: Edward Thomson – boul. Dorchester, Montréal (1966)
75 – GMC – TDH-4512 – 1169 – 47s – 1955-10-26 ; CTCUQ – 75.
76 – GMC – TDH-4512 – 1170 – 47s – 1955-10-26 ; CTCUQ – 76.
77 – GMC – TDH-4512 – 1171 – 47s – 1955-10-26 ; vendu Fournier – 117 en 1970.
78 – GMC – TDH-4512 – 1830 – 47s – 1956-12-28 ; CTCUQ – 78.
79 – GMC – TDH-4512 – 2083 – 47s – 1957-03-28 ; CTCUQ – 79.
79 – Photo: Jean Breton – garage de Charlesbourg (1970-09-11)
80 – GMC – TDH-4512 – 2084 – 47s – 1957-03-28 ; CTCUQ – 80.
81 – GMC – TDH-4512 – 2978 – 47s – 1958-11-06 ; CTCUQ – 81.
82 – GMC – TDH-5106 – 1604 – 53s – 1959-03-10 ; CTCUQ – 82.
82 – Photo: Jean Breton – garage de Charlesbourg (1970-09-11)
83 – GMC – TDH-5106 – 1605 – 53s – 1959-03-10 ; CTCUQ – 83.
84 – GMC – TDH-5302 – 051 – 55s – 1960-04-15 ; CTCUQ – 84.
85 – GMC – TDH-5302 – 052 – 55s – 1960-04-15 ; CTCUQ – 85.
86 – GMC – TDH-5302 – 276 – 55s – 1960-09-08 ; CTCUQ – 86.
87 – GMC – TDH-5302 – 425 – 55s – 1961-02-17 ; CTCUQ – 87.
88 – GMC – TDH-5302 – 426 – 55s – 1961-02-17 ; CTCUQ – 88.
89 – GMD – TDH-5301 – C-011 – 55s – 1961-12-05 ; CTCUQ – 89.
90 – GMD – TDH-5301 – C-040 – 55s – 1962-06-21 ; CTCUQ – 90.
91 – GMD – TDH-5301 – C-041 – 55s – 1962-06-21 ; CTCUQ – 91.
92 – GMD – TDH-5301 – C-132 – 55s – 1962-12-27 ; CTCUQ – 92.
93 – GMD – TDH-5301 – C-133 – 55s – 1962-12-27 ; CTCUQ – 93.
94 – GMD – TDH-5303 – C-046 – 55s – 1963-05-03 ; CTCUQ – 94.
95 – GMD – TDH-5303 – C-059 – 55s – 1963-06-25 ; CTCUQ – 95.
96 – GMD – TDH-5303 – C-168 – 55s – 1964-06-16 ; CTCUQ – 96.
97 – GMD – TDH-5303 – C-169 – 55s – 1964-06-16 ; CTCUQ – 97.
98 – GMD – TDH-5303 – C-285 – 55s – 1965-01-20 ; CTCUQ – 98.
99 – GMD – TDH-5303 – C-286 – 55s – 1965-01-20 ; CTCUQ – 99.
100 – GMD – TDH-5303 – C-287 – 55s – 1965-01-20 ; CTCUQ – 100.
101 – GMD – SDM-C-085 – 45s – 1966 – janvier ; CTCUQ – 101.
101 – Photo: Jean Breton – Colisée de Québec (1968-04-21)
102 – GMD – TDH-5303 – C-765 – 55s – 1966-12-28 ; CTCUQ – 102.
103 – GMD – TDH-5303 – C-782 – 55s – 1967-02-28 ; CTCUQ – 103.
104 – GMD – TDH-5303 – C-865 – 55s – 1967-06-06 ; CTCUQ – 104.
105 – GMD – TDH-5303 – C-1009 – 55s – 1967-12-11 ; CTCUQ – 105.
106 – GMD – TDH-5303 – C-1061 – 55s – 1967-12-11 ; CTCUQ – 106.
107 – GMD – T6H-5305 – C-156 – 55s – 1968-11-28 ; CTCUQ – 107.
108 – GMD – T6H-5305 – C-325 – 53s – 1969-09-19 ; (2 portes) ; CTCUQ – 108.
108 – Photo: Jean Breton – boul. Jean-Talon est, Charlesbourg (1969-10-18)
109 – GMD – T6H-5305 – C-326 – 53s – 1969-09-19 ; (2 portes) ; CTCUQ – 109.
NOTE = les autobus ont été expropriés par la CTCUQ, le 1er juin 1971.
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E-1 – Blue Bird – GMC – scolaire – 6S807189F – 70s – 1966 ; vendu Laval – 695 en 1969.
E-2 – Blue Bird – GMC – scolaire – 6S810574F – 70s – 1966 ; vendu Laval – 696 en 1969.
————————————————————————————-P.S. Beaucoup d’informations concernant la flotte d’autobus ont été fournies par Charles Larochelle, fils de Roger Larochelle qui a été gérant de la Compagnie de 1947 à 1971.Note: en 1972, la CTCUQ a renuméroté les autobus de la façon suivante:82 – 83: 5919 – 5920.
84 à 86: 6001 à 6003.
87 à 89: 6121 à 6123.
90 à 93: 6230 à 6233.
94 – 95: 6301 – 6302.
96 – 97: 6404 – 6405.
98 à 100: 6511 à 6513.
102: 6621.
103 à 106: 6716 à 6719.
107: 6817.
108- 109: 6901 – 6902.Note: les autobus 74,75,76,78,79,80,81 et 101 ont été vendus avec les numéros de Charlesbourg et seul le 101 a porté les couleurs de la CTCUQ.
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Autobus en service (par années) =

1924 = 3 autobus et 1 taxi.
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1932 = 14 autobus :
12 à 25 excluant le no. 15,
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1945 = 26 autobus.
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1947 = 27 autobus – 17 Prévost, 9 Reo, 1 Mainguy.
29-30, 32 à 56.
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1948 = 26 autobus – 16 Prévost, 9 Reo, 1 Mainguy.
34 à 38, 40 à 60.
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1951-09-08 = 30 autobus  – 21 Prévost, 8 Reo, 1 Mainguy.
35 à 38, 40 à 54, 56 à 66.
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1953-12-31 = 32 autobus : 23 – Prévost, 3 – Reo, 1 -Mainguy, 5 – GMC.
35 à 38, 40 à 45, 47, 52-53-54, 56 à 73;
VENTES = 47 et 64.
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1954-12-31 = 31 autobus : 22 – Prévost , 2- Reo , 1 – Mainguy, 6 – GMC.
35 à 38, 40 à 45, 52-53-54, 56 à 63, 65 à 74;
VENTES = 36 et 40.
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1955-12-31 = 32 autobus : 20 – Prévost, 2 – Reo, 1 – Mainguy , 9 – GMC.
35 à 38, 41 à 45, 52-53-54, 56 à 63, 65 à 74;
VENTES = 35 et 37.
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1956-12-31 = 31 autobus : 18 – Prévost, 2 – Reo, 1 – Mainguy, 10 – GMC.
38, 41 à 45, 52-53-54, 56 à 63, 65 à 78;
VENTE = 42
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1958-12-31 = 30 autobus : 15 – Prévost,, 2 – Reo, 13 – GMC.
42 à 45, 52-53-54, 57 à 60, 62-63, 65 à 81;
VENTE = 45.
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1959-12-31 = 31 autobus : 14 – Prévost, 2 – Reo, 15 – GMC.
42-43-44, 53-53-54, 57 à 60, 62-63, 65 à 83;
VENTE = 44.
———————————————————
1960-12-31 = 32 autobus : 12 – Prévost, 2 – Reo, 18 – GMC.
42-43, 53-54, 57 à 60, 62-63, 65 à 86;
VENTE = 58.
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1961-12-13 = 30 autobus : 9 Prévost, 21 – GMC.
54, 58, 61-62-63, 65 à 89.
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1962-12-22 = 30 autobus : 7 – Prévost, 23 – GMC.
61-62-63, 65 à 91.
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1963-11-27 = 34 autobus : 7 – Prévost, 27 – GMC.
61-62-63, 65 à 95.
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1964-11-25 = 35 autobus : 6 – Prévost – 29 GMC.
62-63, 65 à 100;
VENTE = 67.
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1965-12-17 = 37 autobus : 5 Prévost, 32 – GMC.
62-63, 65, 67 à 100;
VENTE = 66.
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1966-12-15 = 39 autobus : 4 Prévost, 33 – GMC, 2 – scolaires.
62, 65, 67 à 101 et E-1, E-2;
VENTE = 63.
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1967-11-25 = 43 autobus : 3 – Prévost, 38 – GMC, 2 – scolaires.
62, 65, 67 à 106 et E-1, E-2;
VENTES = 65 ET 67.
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1968-12-31 = 43 autobus : 2 – Prévost, 39 – GMC, 2 – scolaires.
62, 68 à 107, E-1, E-2;
VENTES = 62 ET 68.
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1969-21-31 = 43 autobus : 41 – GMC, 2 – scolaires.
69 à 109, E-1 et E-2;
VENTE = 69, 70 ET 72.
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1970- 12-31 – 36 autobus : 36 – GMC.
74 à 109.
VENTE = 71 ET 73.
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1971-06-01 = 35 autobus GMC.

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Extraits des Mémoires de Jacques-Ferdinand Verret, apiculteur et grainetier de Charlesbourg. 1860-1946. Note: Ce texte provient d’un document original appartenant à la Société historique de Charlesbourg.- Le 6 mai 1915, la compagnie d’autobus Charlesbourg-Québec a fait son premier voyage ce soir.

– Le 29 avril 1921, une nouvelle ligne d’autobus entre Charlesbourg et Québec a commencé sa course cette après-midi. Le char porte l’enseigne de la Dominion Cartage Co. et de chaque côté: Charlesbourg-Québec.

– Le 17 juillet 1921, (…) on descend avec Thibodeau, l’omnibus à deux chevaux, prend le tramway et on se rend à l’ile par le North pour en revenir deux heures après avec le Frontenac, reprendre le tramway et revenir par l’autobus de la Dominion Cartage Co qui a des voitures à presque toutes les heures le dimanche entre Charlesbourg et Québec.

– Cette compagnie d’autobus a des voitures qui font le trajet de Québec à Charlesbourg, Charlesbourg-Ouest et Lorette et de plus, à certaines heures, un beau char qui fait le trajet circulaire de Québec à Québec via Charlesbourg, Loretteville, L’Ormière, Les Saules et St-Malo. Pour cette course circulaire, on charge 80 sous la semaine et 1.00$ le dimanche. De Québec à Charlesbourg ou vice-versa, le dimanche 25 cents; la semaine, 20 cents ou une série de 10 billets pour 1.50$. – (…) il y a eu dans le village, un accident de voiture hier à 8 heures. Une express légère (sic), conduite par Thomas Tremblay, Stadacona, contenant quatre personnes, est venue se jeter sur une autre voiture de promenade devant l’église et accrocher la voiture sur le poteau chez l’épicier Tremblay, jetant à terre les occupants des deux voitures…les blessés ne me paraissaient pas en danger.

– Les 18-21 août 1921;  le 20, les autobus; pourquoi nous plaindrions-nous du manque de tramways? Depuis la fin d’avril, les communications avec Québec ou avec Loretteville sont faciles. Nous avons encore l’omnibus à chevaux de A. Thibodeau, et nous avons trois compagnies d’omnibus automobiles: La Dominion Cartage Co de Québec qui, la première, a établi un service d’autobus au printemps. La Cie Martel qui a deux chars opérant entre Loretteville et Québec. La Palace Hill Taxi Service, de Québec, qui a de très beaux chars entre Québec et Charlesbourg et Québec et Loretteville. Le tarif ordinaire par trajet est de 20 sous ou 10 passes pour 1.50$. Le dimanche, 25 sous.

– Heure avancée: de Charlesbourg, 6.15 à 10.45, soit 12 départs; de Québec, 5.45 à 11.30, soit 11 départs.

– Le 25 septembre 1921; (…) il y a eu  un autre accident à Lorette. Un jeune homme du nom de Falardeau conduisant un des autobus de la Cie Dohan revenait à toute vitesse à Lorette, sur la route de Valcartier, quand son char fut frappé par le train du Lac St-Jean. La voiture fut brisée et le chauffeur, le seul occupant de la voiture fut tué.

– Le 25 décembre 1921;  (…) la fête de Noel est célébrée par un beau temps froid, de beaux chemins d’hiver. L’autobus sur roues.

– Le 9 avril 1922; Temps beau, chemins d’été. Deux compagnies d’autobus ont fait le service aujourd’hui. La Dominion qui faisait le service l’an dernier et cet hiver et la Cie d’Autobus de Charlesbourg dont les propriétaires sont le Docteur Beaudet et le gérant de la Banque Nationale, ici, M. G.O. Paradis. La lutte sera vive.

– Le 19 avril 1922; (…) les chemins fort mauvais entre Charlesbourg et Loretteville ont empêché ces fillettes de monter à Lorette. Les autobus ont complètement défoncé les chemins en beaucoup d’endroits du trajet.

– Le 29 avril 1923; Sur roues: quel changement en 3 jours! Lundi, on était avec de beaux chemins d’hiver, pas de grattage sur la pierre et d’immenses bancs de neige à couper. Et ce soir, jeudi, tout le monde est sur roues. L’autobus est monté de Québec et ce sans difficultés.

– Le 15 juin 1923; Après-midi, je vais chercher ma femme à Québec, à la gare, revenant de Montréal et avec elle, on va à Ste-Foye sur la ferme des Soeurs grises pour revenir par La Suète, Ancienne-Lorette, Loretteville et Charlesbourg ou on arrive à 5 heures. C’est dans l’auto de la Cie d’Autobus avec Marcotte comme chauffeur qu’on a fait le voyage.

– Le 19 août 1924; La mère du Docteur Beaudet est morte et la Cie d’Autobus de Charlesbourg a offert une excursion aux chantres de Charlesbourg. Quelques amis ont été admis en payant à faire partie de l’excursion.

– Le 30 décembre 1924; Malgré l’abondance de neige, l’autobus sur roues a repris le trajet Charlesbourg-Québec  le jour de Noel. Il neige aujourd’hui et l’autobus a fait la besogne.

– Les 19-23 janvier 1925; L’autobus sur roues a fonctionné presque régulièrement jusqu’au 10 janvier. Du 11 au 22, on se servit de chevaux. Ce matin, on manque le service d’un nouvel appareil inventé par Landry, de Mont-Joli, Matane, P.Q. C’est une auto chenille et roues larges en arrière. Cela va bien dans la neige mais demande beaucoup de pouvoir.

– Le 24 janvier 1925; L’autobus, sur patins à l’avant, n’est guère praticable, à part les grandes neiges. La compagnie, néanmoins, dit que le système a du bon, en se servant du mécanisme à l’arrière et en mettant des roues ordinaires à l’avant. On ne se servirait des patins qu’àprès les tempêtes dans les chemins non encore battus.

– Le 27 janvier 1925: L’autobus d’été est en marche depuis 3 jours. L’auto-chenille est en radoub.

– Le 1er février 1925; Le temps est neigeux, les chemins mauvais et l’auto-chenille de la Cie d’Autobus ne va pas au goût de la Cie qui décide de ne plus s’en servir. Dans les mauvais chemins, on utilisera les chevaux.

– Le 7 février 1925; L’autobus avec chenille et roues en avant fonctionne régulièrement.

– Le 30 mars 1925; On fait enlever la neige sur le trottoir sur une soixantaine de pieds, il n’en reste que dans la partie sud près de chez mon frère. Hier, on a passé la traîne tirée par 12 chevaux. Ce soir, avec 5 chevaux, on creuse le chemin comme au milieu d’avril.

– Le 8 février 1926; La neige, dans le chemin, a empêché l’autobus de faire son service depuis le 1er février jusqu’à hier soir 6 heures.

– Le 21 avril 1926; (…) Les chemins sont affreux. La neige étant peu abondante, on aurait crû que l’ouverture des chemins se ferait aisément. Loin de l’à, on se butte à la glace qui ne fond pas dans une période froide et non ensoleillée. Le service de Charlesbourg se fait avec chevaux jusqu’à la traverse du grand nord et là, on monte en autobus. Et nous en avons encore pour 8 jours, je crois.

– Le 21 juin 1930; Le Cie d’Autobus de Charlesbourg a acheté et opéré la ligne de Loretteville, 11 autobus et deux taxis. La besogne ne manquera pas cet été. Ils ont un bureau à Québec.
– Le 7 avril 1933; La Cie d’autobus de Charlesbourg traverse une époque difficile: elle a contre elle 3 taxis à Loretteville et 6 à Charlesbourg qui transportent les gens à bas prix. Je leur devais 35$ pour 14 voyages faits à date. J’envoie au gérant mon chèque de 50$ avec mes souhaits de courage et de succès.

– Le 8 juin 1933; La Cie d’Autobus étant fort occupée par des excursions et une noce ne put me fournir un char. Hector Lefebvre, taxi, fit le voyage. Le chauffeur Cloutier, employé de J.B.Bédard, a forcé, sans raison ni nécessité, son char pour monter la rue Claire-Fontaine de St-Jean en montant, et on a dû revenir de peine et de misère, sans le voyage de retour fort pressant. Le char faisait 50 pieds et arrêtait. Il nous a fallu plus de 2 heures pour revenir de la rue St-Joachim via Stadacona.

– Le 1er juillet 1933; La Cie d’Autobus de Charlesbourg aurait vendu sa ligne Québec-St-Joachim à la Quebec Power. Ces deux compagnies se faisaient la lutte pour le transport des touristes à Ste-Anne. La plus forte compagnie a écrasé l’autre.

– Le 9 août 1934; On se prépare à partir pour Montréal demain. J’organise la promenade. Lafrance sera le chauffeur grâce à l’obligeance de la Cie d’autobus. Pour une promenade de 600 milles, je tiens à ce que le chauffeur soit sympathique et bon mécanicien.

– Le 25 avril 1935; J’envoie un chèque de 80$ à la Compagnie d’Autobus. Je paye d’avance car je leur dois à peine 35$. Le gérant apprécie cette manière de faire.

– Le 25 décembre 1937; Au Lac Beauport, on bénira demain les tremplins du ski. On inaugurera les Mont St-Castin (Murphy) et Tourbillon (Taylor). Trois autobus de la Cie d’Autobus y transporteront des voyageurs tout l’hiver.

– Le 24 décembre 1938; La Cie d’Autobus n’a pu dégeler son char ce matin.

– Le 31 décembre 1938; Hier, je reçus l’avis que le char de la Cie d’Autobus n’était plus à l’ordre. G.O. Paradis vint au magasin et me dit qu’il ne pourrait plus me fournir un char. On était en bonnes relations depuis avril 1922: il ne fera plus de taxi. La Cie a trop de besogne avec ses autobus. Elle a le contrat de transport de 500 à 600 chômeurs qui travaillent au jardin zoologique à 80 sous par tête par jour. On voit le chiffre d’affaires de la Compagnie: 400$ à 500$; on peut se passer de faire du taxi. J’ai envoyé une lettre de remerciements à la compagnie avec chèque final. Je n’ai eu qu’à me louer du service des chauffeurs auxquels je m’ingéniai à être agréable.

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Autres informations classées par années:

1922 – avril = La Cie. d’Autobus Charlesbourg Ltée remplace la Cie. Dominion Cartage, qui faisait le service de Loretteville à Québec, pour la portion Charlesbourg-Québec.
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1926 =
L.O. Gagnon se plaint que “Charlesbourg” vient prendre des clients à Loretteville;
Août = L.O. Gagnon a pris 30 clients à 0.25$ de Charlesbourg à Québec, il a remboursé “Charlesbourg”.
Décembre = un autobus remisé pour l’hiver.
Tarif = 12 billets pour 1.50$ / 12 écoliers pour 0.75$ / 10 pour 2.00$ / dimanche – 0.25$.
Petit garage au Trait-Carré;
Pas de salle d’attente / pas de loyer à payer / pas de salaire pour le bureau / pas de téléphone.
(4) autobus en service = nos. de série – 67090, 67092, 73087, F-21589.
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1927 =
Avril = (2) autobus Reo / (1) – Dodge Taxi / (1) – Studebaker Taxi.
Juin =  (3) autobus – Gotfredson – 30046 / 30088 / 20T31 et (1) – autobus International – 363.
Juin = permis Québec – St-Raymond via Pont-Rouge et St-Basile.
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1929 =
L’ouverture de la 1ère Avenue en hiver élimine l’usage des chevaux.
(6) autobus en service =
Reo – 103 – 30 sièges,
Reo – Touring – W-3133 – 25s – (19 ?),
Reo – Touring – FD-643 – 20s – (20 ?),
Reo – Coach – FD-1542 – 20s – (21 ?),
Reo – Touring – 61111 – 20s – (22 ?),
Reo – Touring – F-21589 – 16s – (23 ?),
(1) – Hudson – Taxi.
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1930 =
Loretteville – Québec ( Autobus L.O. Gagnon ) – 9 milles – 0.35$ – 12 pour 3.00$ – service à toutes les heures;
St-Raymond – Québec – 50 milles – 1.00$ – départ de St-Raymond le matin et retour de Québec, le soir.
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Boischatel – Québec – 7.2 milles – 0.25$ – 12 pour 1.75$ =
permis transféré de Jos. Simard qui est resté comme chauffeur d’autobus chez “Charlesbourg”;
il avait débuté le parcours de Québec à St-Joachim et St-Tite-des-Caps en 1924;
“Charlesbourg” avait essuyé un refus de la Commission pour le transfert en 1929, et,
le QRL&PCo avait refusé le transfert au début de 1930.
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5 autobus et 1 taxi en service au début de l’année =
(1) – Reo – 30s ;
(1) – Reo – 25s;
(3) – Reo – 20s;
(1) – Hudson – Taxi – 7s.
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14 autobus à la fin de l’année =
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1931 =
Demande de permis pour service touristique à Québec.
16 autobus en service.
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1932 =
nombre de voyages nolisés =
juin – 20;
juillet – 28;
août – 12;
septembre – 1

Suspension pour l’hiver 1932-1933 des routes de Québec à St-Raymond et de Québec à St-Joachim et St-Tite-des-Caps.
Sydney McCune opère un service de taxis de Québec au Lac-à-Noel (Camp de la Donnacona Paper).
Il s’achète un autobus et “Charlesbourg” l’accuse de prendre des clients de Charlesbourg à Québec.

“Charlesbourg” condamnée à payer 25.00$ d’amendes au QRL&PCo. pour compétition illégale dans le service touristique.

Novembre = Abandon du service de Boischatel à St-Joachim et St-Tite-des-Caps.
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1933 =
Le 31 juillet – “Charlesbourg” forcée, suite à la perte d’un procès, de vendre Québec à Boischatel au QRL&PCo ; 2 autobus sont inclus pour le prix de 17,500$ =
22 – Reo – 1635 – 29s – 1931
23 – Reo – 1677 – 29s – 1931
Prise de possession – 15 août 1933.
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1934 =
Décembre – inauguration du service de Québec au Lac Beauport.
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1937 =
Septembre – 9 autobus en service.
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1938 =
La Commission refuse la demande pour le service de Loretteville à St-Gabriel-de-Valcartier.
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1939 =
Les routes suivantes sont en vigueur =
Charlesbourg
St-Raymond
Loretteville
N-D-des-Laurentides
Lac Beauport.
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1941 =
13 autobus en service.
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1942 =
Mars – location de 5 autobus “Fournier” pour le Lac Beauport, les dimanches.
14 autobus en service.
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1943 =
Québec à St-Raymond suspendu l’hiver pour la durée de la Guerre.

Le 13 octobre – Québec au Camp no. 12 / Stoneham et St-Adolphe.
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1945 – mai = achat (2) autobus White – ( 40 et 41 ???).
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1946 – janvier = achat 1 autobus Reo – 7365 – (43 ???)
1946 – février = achat 1 autobus neuf – ( 42 ???)
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1947 – mai = retrait 1 autobus Ford – IG-1089 – 30s – 1940 – ( 34 ???).
1947 – août = achat 3 autobus – 37s et 33s – ( 52, 53, 54 ???).
1947 – novembre = achat 1 autobus White – 100739 – 37s – 1947 – ( 57, 58 ou 59 ???).
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1948 – janvier = retrait 1 autobus – Reo – 5532 – 29s – 1938 – ( 28, 29, 30 ou 31 ???).
1948 – février = apparition des boîtes-à-skis installées à l’extérieur en arrière des autobus.
1948 – novembre = retraits – 1 autobus Reo – 5533 – 29s – 1938, et, 1 autobus Reo – 5377 – 29s – 1937 – ( 28, 29, 30 ou 31 ???).
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1950 =
29 autobus.
Mars = retrait 1 autobus Reo – 110-A-101118 – 1939 – (32 ou 33 ???).
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1954 =
Juin = retrait 1 autobus White – 248749 – 37s – 1945 – (40 ou 41 ???).
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1955 =
Avril = vendu des autobus à Jean-Paul Robert mais, saisis à cause d’absence de plaques de la part de M. Robert.
Juin – 2 = La Régie accepte le transfert du permis de “Les Autobus Château Bigot Inc” (688-A) à Sarto Doré.
Juillet 17 = permis temporaire pour le service de Bourg-Royal à Québec pour remplacer “Château Bigot” opéré
par la succession de Lionel Boutet, en plus du permis pour le service des messes, les dimanches et fêtes, de Bourg-Royal
à Charlesbourg.
Septembre = vente de l’autobus no. 35 – White – 706M – 225853 – 37s – 1941 à La Cie. de Transport Montmorency-23.
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1956 =
Mars = ouverture de la nouvelle route à N-D-des-Laurentides (Boul. Talbot).
Juin = vente 1 autobus (40 ???).
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1957 =
Description des permis =
55-A-1 – Charlesbourg;
55-A-2 – St-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette;
55-a-3 – N-D-des-Laurentides (incluant le Lac Clément);
55-a-4 – St-Dunstan-du-Lac-Beauport;
55-A-5 – Stonaham (incluant St-Adolphe).
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1958 =
Février = service pour les skieurs, les fins de semaines, entre la “Jonction de Sillery” (coin Des Érables et St-Cyrille) et le Lac Beauport.
1 autobus ( 45 ???) vendu à Camille Giroux, Ste-Brigitte-de-Laval.
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1959 =
La Régie autorise “Autobus Fournier Ltée”, avec l’accord de “Charlesbourg” à faire le service local au nord de 500 pieds
du restaurant Paré situé sur le boulevard Talbot, à Stoneham en donnant son service de Québec au Lac St-Jean.
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1960 =
voyages nolisés avec l’autobus no. 74 =
3 au 8 juillet – Old Orchard
10 au 14 juillet – Gaspé
16 au 23 juillet – Asbury Park, N.J.
25 au 30 juillet – Hampton Beach / Boston
6 au 13 août – Atlantic City
20 au 27 août – Niagara Falls.
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1961 = flotte totale de 30 autobus, le 13 décembre =
(3) autobus – 57, 58, 59 ou 61,
62-63, 65 à 89.
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1962-12-12 = vente (1) autobus White – 1947 à Autobus Alma.
Flotte totale de 30 autobus, le 22 décembre =
(1) autobus – 57, 58, 59 ou 61,
62-63, 65 à 91.
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1963 = flotte totale de 34 autobus, le 27 novembre =
(1) autobus – 57, 58, 59 ou 61,
62-63, 65 à 95.
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1964-07-31 =
suspension temporaire de la route no. 8 pour manque d’achalandage.
Flotte totale de 35 autobus, le 25 novembre =
62-63, 65 à 97.
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1965 =
revenus de 4,138,641$ avec 37 autobus.
Flotte totale de 37 autobus, le 17 décembre =
62, 63,65, 67 à 100.
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1966 =
revenus de 3,437,542$ + 27,768$ (nolisé) + 854,565$ (scolaire) avec 40 autobus.
Flotte totale de 37 autobus + 2 scolaires, le 12 avril =
62, 63, 65, 67 à 101 + E-1 et E-2.

Flotte totale de 37 autobus, le 15 décembre =
62, 65, 67-68, 69 à 101.
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1967 =
revenus de 3,993,340$ avec 40 autobus.
Flotte totale de 40 autobus au début de novembre =
62, 68 à 106.
Flotte totale de 37 autobus, le 25 novembre =
70-71, 73 à 107.
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1968 =
revenus de 3,369,035$ + 344,000$ (scolaire) avec 40 autobus (???).
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1970 =
revenus de 3,429,188$ avec 40 autobus (???).
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Notes =
le petit garage de remisage situé à N-D-Laurentides pouvait contenir 5 autobus et était situé
en arrière de la Caisse Populaire;
le terminus de Québec n’avait pas de casse-croute.
Les tableaux des listes des autobus sont signés par Roger Larochelle, Contrôleur / Gérant, et, Napoléon Beaudet, Secrétaire.

FIN.