Village de Leclerville

Village de Leclerville – 1920 – 1991-06-26

Autobus Daigle #10

Extraits d’un livre racontant l’histoire de Leclercville.

En 1920, le village est desservi par les autobus d’Alphone Daigle, de
Saint-Antoine et d’Alphonse Deshaies, de Deschaillons qui offre un service
quotidien entre Deschaillons et le quai de Sainte-Angèle.

En 1947, le réseau Deshaies couvre le trajet Lévis-Montréal, et en 1970,
Saint-Pamphile-Québec-Montréal.

Alphonse Deshaies était un patenteux qui construisit lui-même son
premier autobus à partir d’un chassis de Ford modèle T.

Il vint s’installer à Deschaillons et y construisit un garage pour
l’entretien de ses autobus en 1927.

Il offre d’abord un service quotidien entre Deschaillons et le quai de
Sainte-Angèle, d’où partait le traversier pour Trois-Rivières avant la
construction du pont Laviolette.

Pendant la guerre, tous les matériaux étaient contrôlés par le
Ministère de la Guerre.

L’hiver, on rénove ou construit un autobus. L’été on rénove ou construit
des auto-neiges à partie de chassis d’autos ou de camions usagés;
les normes de sécurité n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne le réseau d’Alphone Deshaies, ce dernier inaugure un
service d’autobus entre Québec et Deschaillons au début des années 40.
Avant l’ouverture de la route 132 (ex. route 3) en hiver, le trajet
entre Québec et Saint-Antoine se faisait en autobus et on complétait le
trajet en snowmobile.

À partie de 1946, la compagnie de transport de Lotbinière , qui
appartenait à quelques personnalités de Saint-Antoine, possédait trois
autobus et trois snowmobiles.

Elle offrait un service régulier quotidien entre Québec et Deschaillons.
Ajoutez à ceci le service quotidien Lévis-Montréal de Deshaies et vous
constaterez que Leclercville était très bien desservi par deux bons
réseaux de transport public.

Quelques résidents de Leclercville ont travaillé comme chauffeurs
d’autobus pour Deshaies : Léo Beaudet, Fernand Beaudet, Roger Leduc.
Gérard Gaudet ainsi que Georges Bergeron, pour leur part, ont piloté les
autobus de Québec durant plusieurs années.

La compagnie de transport de Lotbinière fut vendue aux Autobus de la
Rive Sud Ltée qui assura le service jusqu’en 1970, alors que Deshaies
prit la relève.

Le trajet Québec-Leclercville en autobus durait environ deux
heures, avec arrêts aux terminus dans chacun des villages.

On pouvait également monter ou descendre de l’autobus n’importe où le
long du trajet. Il suffisait de faire signe. C’était très pratique. En
hiver, le trajet pouvait être beaucoup plus long. La route étant alors
très étroite et sinueuse, il n’y avait pas de place pour chasser la
neige sur les côtés. De plus, les souffleuses ne passaient pas très souvent.
Il se formait de hauts remparts de neige de chaque côté de la route et
celle-ci s’emplissait au moindre coup de vent.

Étudiant à Québec à la fin des années 50, un voyage Leclercville-Québec
avait duré exactement 24 heures.

Partis à 6h30 le dimanche soir, nous y sommes arrivés à 6h30 le lundi
soir. Gérard Gaudet avait réussi à passer à travers les bancs de neige.
Hélas, à un moment donné la visibilité devint nulle et sommes embourbés
en plein champ entre Saint-Croix et Saint-Antoine. Impossible d’aller
plus loin.

Toute la nuit et la journée du lendemain furent passées dans l’autobus à
attendre la fin de la tempête et l’arrivée des charrues.

Heureusement, certains des étudiants apportaient leur provision de
nourriture pour la semaine. Inutile de dire qu’il en restait très peu en
arrivant à Québec.

D’autres jeunes qui étudiant à Trois-Rivières pourraient vous raconter
un voyage mémorable au cours duquel ils durent faire un détour par
Québec pour faire le trajet Trois-Rivières-Leclercville.

La population des rangs était desservie par les Autobus Nicol. Cette
compagnie opérait un circuit à partir de Fortierville. Un autobus
faisait l’aller-retour quotidien entre Fortierville, Parisville, le Rang
Saint-Michel, le Portage, Saint-Édouard et Québec. Ce service est
également disparu. Cet autobus procurait l’avantage d’un service
porte-à-porte.

Michel Gaudet raconte que lorsqu’on voulait que l’autobus s’arrête, il
suffisait de placer une chaise sur le bord de la route. C’était le signal
indiquant au conducteur qu’un passager l’attendait. Le dernier service d’autobus
à Leclercville fut interrompu le 26 juin 1991.

Autobus Deshaies #4802

Autobus Nicol #66

 

FIN